Auteur © Léa Tirard-Hersant. Droits d’auteur déposés à l’INPI en 2021. Ouvert à partenariat pour illustration.

Cette histoire raconte l’histoire d’une famille que la vie en ville lasse et qui décide de s’installer en Province. L’humour réside dans les jeux de mots et dans la personnification des pigeons, grands symboles de Paris et ici tournés avec une ironie tendre pour représenter une famille parisienne.

1*. Les Boujons étaient une famille de pigeons.
2. Ils vivaient dans la banlieue d’une grande ville, sous un pont du périphérique en compagnie de leurs voisins, les Bougons.
3. Chaque matin, maman et papa Boujon décollaient pour aller gagner leur croûte dans le vaste monde. Sur le trajet, c’était klaxons, sirènes, bouffées de pot d’échappement, crissement de freins, courants d’air et portes claquées au nez.
4. Et au travail ! C’était coups de bec et intimidation. Madame Boujon se faisait marcher sur les pattes. Monsieur Boujon était bousculé dans le caniveau. Et des drôles de zigotos en haut leurs lançaient des croutons sur la tête.
5. Quand ils rentraient à la maison, leurs voisins les Bougons ne disaient pas bonjour et crottaient leur paillasson sans concession.
6. Un soir papa Boujon éclata : “Quelle vie. J’en perds mes plumes… Bougeons !”. Grande soeur approuva. Petit frère éternua (il avait des allergies). Bébé fit “ga ?”. Et maman s’envola.
7. Elle revint avec un prospectus froissé qu’elle leur mit sous le nez.La Vie est Tranquille à Belle-­île.
8. À tire d’aile, ils se firent la belle.
9. Après trois jours de vol, ils posèrent leurs malles. “Trop de la balle.” dit Grande soeur. Petit frère éternua (les pollens…). Et bébé fit “ga !”.
10. Depuis lors, les Boujons coulèrent des jours heureux. Maman et papa décollaient les matins pour aller gagner leur croûte. Sur le trajet, c’était fraîcheur et plumes dans le vent. Et sur place, c’était pattes dans l’herbe et ­ on prend son tempsQuand ils rentraient à la maison, leurs
voisins les Beaujeans venaient souvent dire Coucou en trois coups d’ailes. Les parents prenaient l’appéritif tandis que les enfants jouaient à Chat.
11. Et parfois le week­end, les Boujons retournaient à la grande ville : en touristes ! [selfies de pigeons devant les monuments].

*Les numéros correspondent à la pagination proposée.